L’Union européenne poursuit la consolidation du cadre LCB-FT à travers la mise en place de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment (AMLA) et la publication du paquet LCB-FT 2024, qui harmonise les obligations de vigilance et les contrôles à l’échelle des États membres.
En France, l’ACPR et TRACFIN renforcent leurs attentes en matière de gouvernance de la conformité, de filtrage des sanctions, et de supervision des prestataires.
Les institutions financières doivent aujourd’hui démontrer la robustesse de leurs dispositifs au regard des lignes directrices de l’EBA et des recommandations du GAFI, notamment sur :
- la vigilance à l’entrée en relation (KYC) et la mise à jour des dossiers clients ;
- la classification des risques clients, produits et géographiques ;
- la surveillance des opérations et détection des transactions atypiques ;
- la déclaration de soupçon à TRACFIN ;
- et la traçabilité de l’ensemble du dispositif.
Ces obligations s’appliquent à un périmètre élargi : banques, assurances, sociétés de gestion, plateformes de paiement, cryptoacteurs, notaires, avocats ou experts-comptables.
Le KYC au cœur du dispositif de sécurité financière
Le KYC constitue la première ligne de défense contre les risques financiers.
Il ne se limite plus à une simple identification administrative : il s’agit d’un processus dynamique, fondé sur la connaissance approfondie du client, la compréhension de la finalité de la relation d’affaires et la mise à jour régulière des informations.
Les organisations doivent mettre en œuvre une vigilance différenciée selon le profil de risque :
- vigilance simplifiée pour les clients à faible risque,
- vigilance normale pour les relations standards,
- et vigilance renforcée pour les clients à risque élevé (PEP, juridictions sensibles, structures complexes, cryptoactifs, etc.).
Le recours à la data, à l’intelligence artificielle et aux solutions RegTech permet désormais d’automatiser certaines étapes : vérification documentaire, filtrage des listes de sanctions, scoring de risque et détection d’anomalies.
Cependant, ces outils ne remplacent pas la responsabilité humaine, notamment dans l’analyse qualitative et la décision finale.
Gouvernance, contrôle interne et culture de conformité
Un dispositif de sécurité financière efficace repose sur une gouvernance claire et une implication forte du top management.
Les rôles et responsabilités doivent être formalisés :
- La première ligne assure la collecte, la mise à jour et la cohérence des données clients.
- La deuxième ligne (Conformité/LCB-FT) définit les politiques, les contrôles et les reportings.
- La troisième ligne (Audit interne) évalue la performance et la pérennité du dispositif.
La mise en œuvre de contrôles permanents, la formation continue des collaborateurs et la veille réglementaire sont des leviers essentiels pour assurer la durabilité et la crédibilité du dispositif.
Accompagnement de Wilson Conseil
Wilson Conseil accompagne les institutions financières et les entreprises réglementées dans la conception, la mise en conformité et l’optimisation de leur dispositif de sécurité financière.
Nos experts interviennent sur l’ensemble de la chaîne LCB-FT :
- diagnostic et évaluation de maturité du dispositif ;
- revue KYC et due diligence clients ;
- analyse et optimisation du filtrage (listes de sanctions, PEP, médias négatifs) ;
- modélisation et calibration des alertes ;
- revue des procédures de déclaration de soupçon et de contrôle interne ;
- formation et sensibilisation des équipes aux exigences réglementaires.